Le rapport intitulé
"L’adaptation de l’habitat au défi de l’évolution démographique"
remis à Benoist Apparu, par Muriel Boulmier propose trente-deux mesures
pour relever le défi de l’accompagnement du vieillissement à domicile.
"Les politiques de
l’habitat se sont beaucoup centrées jusqu’à présent
sur le quantitatif, sans suffisamment prendre en compte les besoins des habitants.
Ma préoccupation est donc aujourd’hui d’adapter le logement aux évolutions
de notre société", a commenté Benoist Apparu, lors
de la remise du rapport de Muriel Boulmier. Muriel Boulmier est présidente
du groupe de travail "évolutions démographiques et vieillissement"
de CECODHAS (fédération européenne du logement social)
et Présidente Générale du Groupe Ciliopée.
Selon le secrétaire
d’Etat, "le vieillissement se heurte à l’inadaptation de l’habitat,
des aménagements urbains en général et des espaces publics.
Ce phénomène joue un rôle clé dans le déclenchement
de la dépendance. Il participe donc pleinement d’une politique
de prévention (…). Avec Nora Berra, nous allons nous engager dans une
volonté commune en faveur de l’autonomie, de la mobilité,
de l’accessibilité et de la participation des aînés
à la vie de la cité", a-t-il poursuivi.
Le rapport constate que
la population vieillit depuis presque 20 ans. Vieillissement qui s’explique
par la baisse de la fécondité et l’augmentation d’un trimestre
tous les ans de l’espérance de vie. En 2030, 20 millions de Français
auront plus de 60 ans, et la proportion des plus de 75 ans et des plus de 85
ans sera respectivement multipliée par trois et par quatre.
Le rapport propose des pistes
de réflexion innovantes sur les réponses que peut apporter la
politique de l’habitat aux besoins de la population aînée, sachant
que 90 % souhaite vivre le plus longtemps chez elle :
Adapter les domiciles. L’enjeu
de l’adaptation de l’habitat pour les personnes âgées
se situe prioritairement au sein de l’habitat existant et au coeur des
villes, notamment dans les centres anciens. Pour autant, le rapport recommande
que les logements neufs puissent être adaptés à tous les
âges, dès leur conception, pour faire face aux besoins futurs.
Répondre à
la fragilité économique des personnes âgées. L’effort
financier lié au logement progresse dès l’âge de la
retraite. Les locataires sont très exposés mais aussi, selon des
statistiques de la Fondation de l’Abbé Pierre, la grande majorité
des propriétaires qui vit au-dessous du seuil de pauvreté. Pour
aider les personnes âgées à l’adaptation de leur logement,
le rapport envisage notamment l’aménagement du prêt viager hypothécaire,
du microcrédit, du financement des services à la personne.
Prévenir les risques
liés à la fragilité. Les accidents de la vie courante après
65 ans se produisent pour 62 % au domicile et entraînent presque 10 000
décès annuels mais aussi de nombreuses incapacités qui
compromettent le maintien des personnes âgées chez elles. La prévention
de ces accidents domestiques passe par une adaptation des logements et un soutien
à domicile.
Valoriser les emplois liés aux nouveaux besoins. Les seniors ont recours
à de nombreux services de proximité. La qualification et la professionnalisation
du secteur des services à la personne sont un enjeu déterminant
pour aider les personnes âgées à rester chez elles.
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