Les boomers : responsable des maux du Québec ?

Par Maxime G., http://tontoncoquillage8.blogspot.com

Les baby-boomers, c’est le nom qu’on donne à cette génération qui est né entre 1945 et 1960. Issus d’un baby-boom qui n’a pas été revu depuis, les baby-boomers ont complètement modifié la société où ils vivaient. Au Québec, Duplessis a du construire des centaines d’écoles de rang. Une fois les libéraux arrivés au pouvoir, il a fallu prévoir leur éducation post-secondaire, ce qui a mené à la création de la Commission Parent sur le système d’éducation, à la création des cégeps en 1967 et à la création du réseau de l’Université du Québec. On leur doit la Révolution tranquille, puis la naissance du mouvement souverainiste. Leur progressisme a su aussi permettre, dans une moindre mesure, l’instauration de l’assurance-maladie partout au Canada.

En France, ils ont fait Mai 68. Aux États-Unis, ils ont combattu le Viet-Nam. Bref, la face de l’Occident a été changé par ce baby-boom inusité au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Qu’est-il advenu des générations qui les ont succédés ? Ceux qui sont nés entre 1960 et 1970 ont connu la crise économique de 1981 très difficilement : à peine entré sur le marché du travail, toutes les jobs appartenaien aux boomers. L’endettement des gouvernements a connu des sommets sans précédents. Habitués à vivre dans l’abondance, les boomers n’ont jamais eu à développer la frugalité de leurs parents qui avaient vécu la Dépression.

Aujourd’hui, quelle est la priorité des Boomers ? La santé. Ils veulent la santé. Ils veulent bénéficier du réseau de santé, mais ils sont aussi très riches. Ils peuvent voyager en Floride à condition d’avoir cette santé et ce filet de protection sociale. Mais ça coutera cher. Très cher. Et leur poids électoral est considérable. Allez donc savoir pourquoi tous les partis politiques tentent d’aller chercher cet électorat générationnel.

Le PQ a remplacé son chef de la génération X pour une boomer. L’ADQ renoue avec un discours plus conservateur, qui sonne doux à l’oreille de ces personnes âgées en devenir. Le PLQ scande SANTÉ sur tous les toits. Et que se passe-t-il lorsque quelques étudiants crinqués appellent à une mobilisation pour faire
de l’éducation une priorité nationale ? On les envoit paître,
on les traite de privilégiés et on les fait sentir coupable en
leur disant qu’ils sont les mieux traités du monde entier (vraiment ?).

Voilà le noeud du problème à l’aube de cette campagne contre la hausse des frais de scolarités : nous n’avons qu’un faible poids. Nous ne votons pas aux élections. Nous avons le désavantage du nombre et nos priorités diffèrent de celles des boomers.

Chers lecteurs, la réalité, c’est que les boomers ont eu beaucoup. Trop, sans doute, et nous aurons à payer une grande partie des choix politiques qu’ils auront pris au cours de leur supprématie. Ils ont pris beaucoup, également, laissant des miettes, souvent inconsciemment, aux générations successives. Et aujourd’hui, à moins d’un conflit générationnel et d’une prise de conscience, nous assumerons encore, pour longtemps, les conséquences de cette génération qui constitue une malédiction pour nous. Vous voulez des exemples ?

Les caisses de retraite seront vidées avant longtemps en raison de l’incompétence de certains actuaires. L’endettement du Québec et des ménages pourrait empirer un nouveau ralentissement économique. On a pas fini avec l’explosion des coûts de santé. Les beaux temps où nous pouvions travailler que 40 heures par semaine seront sans doute révolu avec la prise de la retraite des 50-60 ans actuels.

Alors quand j’entends des jeunes me dirent qu’ils ne voteront pas; quand j’entends des jeunes me dire que c’est normal de payer plus notre éducation; quand j’entends des jeunes me dire que nous sommes privilégiés, je me dis alors qu’il n’a pas conscience, lui non plus, à quel point notre génération connait un préjudice incroyable en raison du poids des boomers…

Par Maxime G., http://tontoncoquillage8.blogspot.com

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